Week-end de visite à Ouidah
La première semaine de formation étant achevé, j'ai consacré mon week-end a visiter un peu le Bénin. Ce premier week-end est consacré à la visite de Ouidah qui se situe à 42 kilométres de Cotonou. Cette ville est surtout synonyme de traite des esclaves du XVII au XIX siècles.
C'est en effet à partir de cette ville que les esclaves étaitent embarqués sur les navires négriers pour être acheminés vers le nouveau monde. A l'origine Ouidha (autrefois Gléwé) était un petit village dont les habitants vivaient de pêche, de chasse et d'agriculture. Cette ville appartenait au royaume de Xwédia. Elle passa en 1727 sous le contrôle du royaume du Dahomey jusqu'à la colonisation française de 1902.
Au départ les esclaves étaient des prisonniers victimes des guerres entre les différents royaumes, qui étaient vendus aux européens dont les besoins en main d'oeuvre à destination des exploitations du nouveau monde étaient conséquentes.
L'esclavagisme à grande échelle ne viendra qu'avec l'implantation sur Ouidha des comptoirs et des forts des nations européens, poussant les différents royaumes a faire la guerre pour avoir des prisonniers à vendre, plutôt que pour des raisons de territoire ou d'état. Ce commerce perdurera jusqu'au XIX siécle.
Le parcours des esclaves étaient toujours le même :
Les eclaves étaient vendus aux enchères sur la place centrale de Ouidha (Place Chacha), puis acheminés par une route de terre de plus de 4 kms vers la mer et leur embarquement dans les navires négriers.
Au cours de ce cheminement, il existait 4 étapes intermédiares sensées dans la première faire oublier leurs racines, leur culture et leurs souvenirs de la vie d'avant aux hommes et aux femmes réduits en esclavage. Pour cela, le premier arrêt se faisait devant l'arbre de l'oubli, ou les hommes devaient en courant faire le tour de l'arbre 9 fois et les femmes 7 fois. La seconde étape se située au 3/4 de la route et constituée l'enfermement des esclaves dans une Case (Case de Zomaî) ou régne une obscurité permanente, là aussi afin de faire perdre tous points de repères aux esclaves. Cette étape pouvaient durer plusieurs mois jusqu'à l'arrivée des bateaux.
Lorsque ces derniers arrivés, on ouvrait les cases et on triait les corps. Les morts n'étant évacués qu'à ce moment là. La troisième étape se situait au pied de l'arbre du retour, ou l'on permettait aux esclaves d'effectuer un rituel afin de s'assurer du retour de leur âme vers leur terre natale à leur mort. Ce rituel achevé, les esclaves étaient acheminés vers la plage afin d'être embarqués sur les navires. Le no de cet endroit est assez évocateur puisqu'il porte le nom de Porte du non retour.
Cette traite négrière prendra fin en 1848 (signature du décret d'abolition de l'esclavage) sous la pression de la France.